[Intervention] de Victoire Cid-Marcus

C'est derrière son pseudonyme Elizabeth Vogler, qu'elle vient de sortir son premier album  'Les Mains Tordues'  sur le label Bientôt Veuves.

Depuis 2015, Victoire Cid-Marcus construit son identité sonore. Elle étudie la musicologie, se forme à la composition l'électroacoustique et chante au sein de plusieurs ensembles polyphoniques. 

Tout commence lorsqu’elle découvre le simple plaisir de la prise de son. Elle glane les sons comme des images souvenirs qui forme le paysage de sa vie. C’est alors que des ami.e.s lui recommandent l’électroacoustique. 

Peu à peu des pièces se composent et des bribes se transforment en collages, elle y intègre sa voix, mêlée à des racines vivantes et organiques. Aujourd’hui, les bandes qu’elle utilise en live proviennent en partie de cette méthode et ces sons rapiécés, remontés, décomposés. 

Victoire Cid-Marcus s'attache à la mémoire, des choses vues, des sons sentis, capturés puis métamorphosés - processus aléatoire parfois - donnant un assemblage riche, texturé et multiforme bien qu’harmonieux.

De la composition au live vient l’expérience de s’échapper d’une forme fixe laissant place à une grande part d’improvisation, à la fois vocale et électronique, guidée par ses contrôleurs et enveloppée par le bourdon de sa Shruti Box instrument indien à soufflet (anches libres), semblable à l’harmonium.   Originellement, ce drone sert à la fois dans des contextes de méditation et dans des accompagnements de chants, propices à l’improvisation. 

Sa pratique vocale, quant à elle, est constamment en mouvement et en quête de nouvelles sensations corporelles et sonores. Après s'être longtemps plongée dans la magie des chants bulgares et avoir expérimenté cette technique vocale auprès d'une soliste du Mystère des Voix Bulgares, Victoire Cid-Marcus s'est tournée vers le répertoire des chants populaires français et occitans de tradition orale, dans le Béarn, où elle a grandi, bien qu'elle reste une enfant de la pop éthérée. Aujourd'hui, ses mélismes incantatoires qui n'ont pas vocation à signifier quelque chose, de façon directe et formelle, autrement que par l'émotion et les sensations qu'ils dégagent. 

Ce sont des phonèmes, très simples, découlant lors de ses improvisations vocales, qui parfois se fixent. Leur sensibilité est texturale, ce sont des intentions.

Elizabeth Vogler est son premier solo, après une longue impression que la priorité était ailleurs.
Une envie d’expression qui réside en elle depuis longtemps, vient d'éclore avec son premier album Les Mains Tordues.